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Revista Subjetividades
Print version ISSN 2359-0769On-line version ISSN 2359-0777
Rev. Subj. vol.19 no.1 Fortaleza Jan./Apr. 2019
https://doi.org/10.5020/23590777.rs.v19i1.e5302
RELATOS DE PESQUISA
Dès les relations avec les parents à la relation conjugale: la continuité et la discontinuité des modèles d'attachement
Do relacionamento com os pais para o relacionamento romântico: continuidade e descontinuidade dos modelos de apego
From the relationship with parents to the romantic relationship: continuity and discontinuity of attachment models
De la relación con los padres para la relación romántica: continuidad y discontinuidad de los modelos de apego
Dilcio Dantas Guedes (Lattes)I; Patricia Carvalho Moreira (Lattes)II
IMA Psychology, Mental Health Counsellor (in placement at Sherbourne Health Centre)
IIMestre em antropologia pela Universidade Federal do Piauí. Professora substituta da Universidade Estadual do Piauí. Conselheira presidente da Comissão de Tanatologia-CRP21
RÉSUMÉ
Résumé
Le but de cette étude a été de vérifier la relation entre les représentations d'attachement vis-à-vis des parents et aux partenaires lors des situations de stress relationnel. Un entretien semi-structuré focalisé sur les représentations d'attachement a repéré les représentations d'attachement des figures d'attachement de soixante adultes. Les résultats ont indiqué une certaine similitude entre les représentations d'attachement par rapport aux parents et les représentations d'attachement associées aux partenaires des individus qui ont vécu des situations de stress relationnel. Cette similitude a été plus systématique vis-à-vis de la mère et au premier partenaire amoureux. Il semble que, lorsque l'insécurité d'attachement par rapport aux parents et partenaires prévaut, les représentations d'attachement des relations vécues avec les parents peuvent être éveillées à l'occasion de stress relationnel.
Mots clés: attachement; styles parentales; internalisation; relations amoureuses; stress.
RESUMO
O objetivo deste estudo foi verificar a relação entre representações de apego aos pais e parceiros amorosos quando situações relacionais estressantes emergem. Uma entrevista semi-estruturada focada em representações de apego foi utilizada com sessenta adultos. Os resultados indicaram uma certa semelhança entre as representações de apego em relação aos pais e aos parceiros amorosos que viviam stress relacional. Esta semelhança foi mais sistematica em relação a mãe e o primeiro parceiro amoroso. Parece que, quando a insegurança do apego aos pais e parceiros prevalece, as representações de apego internalizadas desde as relações vividas com os pais podem ser reativadas por ocasião da experiência de stress relacional.
Palavras-chave: apego; estilos parentais; internalização; relacionamentos românticos; estresse.
ABSTRACT
The purpose of this study was to verify the relationship between attachment representations associated to parents and romantic partners when experiencing relational stress. A semi-structured interview focused on attachment representations was used for this purpose and was applied to sixty adults. The results indicated similarities between attachment representations regarding to parents and to individuals experiencing stress within their romantic relationship. These similarities were more systematic among representations associated with mothers and with the first significant partners. It seems that, when insecurity of attachment was internalized from parental relationship, this pattern could be reactivated on romantic relationships.
Keywords: attachment; parental styles; internalization; romantic relationships; stress.
RESUMEN
El propósito de este estudio fue verificar la relación entre las representaciones de apego a los padres y los parejas amorosas cuando sugen situaciones emocionales estresantes. Una entrevista semiestructurada se centró en las representaciones de apego en relación a las figuras de apego de sessenta adultos. Los resultados indican una cierta similitud entre las representaciones de apego a los padres y parejas de las personas que vivieron estrés relacional. Esta semejanza fue más sistemáticamente entre la madre y la primera pareja romántica. Parece que, cuando prevalece la inseguridad del apego a los padres y parejas, las representaciones de apego internalizadas desde la relación con los padres puede volver a se despertar en una relación amorosa especialmente cuando la pareja vive situaciones de estrés relacional.
Palabras clave: apego; estilos parentales; internalización ; relaciones románticas; estrés.
Il est unanime entre les professionnels de santé mentale que l'expérience de détresse au sein d'une relation amoureuse peut engendrer une souffrance psychique importante. La documentation psychologique indique que la relation avec les figures parentales et l'internalisation des expériences de régulation émotionnelle deviennent des références pour la médiation de comportements interpersonnels pendant la vie. Par exemple, Freud a expliqué l'impact de l'abandonnement et de l'isolement au niveau psychique de l'individu et dans leurs relations (Freud, 1920/1955), il a enseigné sur la relation entre l'anxiété et la peur de perdre la figure de la mère (Freud, 1926/1959), et il a encore proposée que la relation avec la figure de la mère finisse comme prototype relationnel pour toutes les relations à l'âge adulte (Freud, 1940/1964). Erickson (1959), lui-aussi, a indiqué que les expériences avec les figures parentales établiraient des représentations de confiance et de méfiance que seraient activées dans les relations interpersonnels plus tard. Le même a été supposé par Mahler (1972) en ce qui concerne le processus de symbiose et d'individuation dans la construction des relations interpersonnelles précoces et adultes. Winnicott (1960/1965) a également indiqué que les relations attachement avec les parents serviraient pour la formation du Soi et que telle construction influencerait les relations interpersonnelles a posteriori. Finalement, pour ne pas prolonger cette liste, Kohut (1971) va enseigner que l'attachement est une motivation centrale qu'influencerait les représentations dont les individus gardent de pour comprend et se faire présent dans les relations interpersonnelles. Dans ce contexte, cette étude est une tentative d'illustrer ces relations de (dis)continuité entre les expériences d'attachement et leur impact dans les relations amoureuses adultes. En suite, il est présenté une synthèse des études empiriques que discute cette relation.
Deux évidences sont fréquemment discutées dans la documentation scientifique sur la théorie d'attachement. D'abord, il s'agit que le système d'attachement s'active pendant toute la vie. Telle activation est mis-en-œuvre par des comportements et des cognitions opérées pour maintenir la base de sécurité dans les relations affectives. La deuxième évidence indique que le système d'attachement, constitué à partir l'enfance, se transpose aux relations d'attachement ultérieures, telles comme les relations amoureuses adultes et se présentent de façon continue (Ainsworth & Eichberg, 1991 ; Bowlby, 1969 ; Fraley & Roisman, 2014 ; Miljkovitch, 1999).
Pour expliquer cette dynamique, Bowlby (1969) a indiqué que des stratégies de régulation affective sont intériorisées à partir de l'interaction répétée avec les figures d'attachement. Ces stratégies s'internalisent sous forme d'un modèle interne (appelé Modèle Interne Opérant ou MIO) qui sert à guider le comportement social et les attentes des relations au cours de la vie. Ce sont les MIOs que, en différents phases du développement, balisent l'opération du système d'attachement, en le désactivant et/ou l'hyperactivant pour retrouver soulagement de la détresse et pour conserver l'homéostasie émotionnelle.
Du fait que le système d'attachement puisse se transposer dans d'autres phases du développement émotionnelle, quelques auteurs indiquent qu'il serait possible de vérifier un certain pattern entre les représentations d'attachement gardés par rapport aux parents et les représentations d'attachement vis-à-vis des partenaires amoureux (Fonagy, 1994 ; Fraley, 2002).
Mais cela est controversé. Quelques études indiquent que tel pattern s'illustre selon une continuité (Fraley, 2002 ; Pascuzzo, Cyr, Moss & Lecompte, 2011 ; Pascuzzo, Moss & Cyr, 2015 ; Zayas, Mischel, Shoda & Aber, 2011) ou selon une discontinuité de modalités d'attachement (Cohin & Miljkovitch, 2007 ; Roisman, Padron, Sroufe & Egeland, 2002 ; Weinfield, Sroufe & Egeland, 2000 ; Weinfield, Whaley & Egeland, 2004). A partir d'une méta-analyse sur les résultats des recherches sur la stabilité de l'attachement, Fraley (2002) a vérifié une consistance de stabilité au niveau de la sécurité de l'attachement entre les parents et les partenaires amoureux. D'ailleurs, l'étude longitudinale menée par Zayas, Mischel, Shoda et Aber (2011) a abouti à l'évidence que la relation d'attachement précoce à 18 mois prédit le niveau de sécurité vécu avec les partenaires amoureux. D'après Pascuzzo, Cyr, Moss et Lecompte (2011), la sécurité d'attachement s'associe aux stratégies de régulation émotionnelle centrées sur les émotions positives qu'agissent comme médiateur de la sécurité vécue à l'âge adulte. Selon ces auteurs, plus sécure la relation avec la figure de la mère, plus sécure la relation avec les partenaires. Dans un autre étude, Pascuzzo, Moss et Cyr (2015) ont vérifié que des stratégies de régulation émotionnelle à la phase adulte sont médiatisées par les représentations d'attachement construit pendant l'adolescence.
En revanche, l'analyse longitudinale de la consistance des modalités d'attachement dès l'enfance à la vie adulte menée par Weinfield, Sroufe et Egeland (2000) n'ont démontré aucune association significative. En fait, si les participants avaient internalisé un modèle de sécurité et, dans un certain moment de leur vie, ils avaient eu des expériences négatives importantes (par exemple, le divorce de parents), il serait plus probable que, ultérieurement, la modalité d'attachement change vers un état d'insécurité. Dans le sens contraire, Roisman, Padron, Sroufe et Egeland (2002) ont vérifié que malgré des expériences négatives pendant l'enfance, des relations émotionnellement positives dans le domaine interrelationnel amoureux favoriseraient le développement d'un état de sécurité.
Néanmoins, le point convergent entre ces notions repose sur l'idée que les modèles internes opérants se restructurent selon les changements environnementaux, la signification des expériences passées et les modèles défensifs mis en place. Selon Andersen, Reznik et Manzella (1996), Baum et Andersen (1999), Mikulincer et Shaver (2005), Cohin et Miljkovitch (2007), et Diamond, Hicks et Otter-Henderson (2008), quelques facteurs sont propices à la restructuration des modèles internes opérants.
Le premier facteur s'agit de la répétition perpétuée des modalités d'engagement. L'exemple plus fréquent c'est laquelle dont le modèle d'attachement parental se répète dans la relation romantique lorsque l'un des protagonistes de la relation a une tendance systématique à l'inhibition de son système d'attachement, tandis que l'autre a une tendance systématique à l'hyperactivation du sien (Mikulincer & Shaver, 2005) - dans ce cas, favorisant à la continuité des modèles d'engagement par rapport aux plusieurs figures d'attachement. Le deuxième facteur s'agit de l'insécurité internalisée à partir de la relation avec les parents. Cohin et Miljkovitch (2007) ont vérifié une capacité plus élevée entre les conjointes hétérosexuelles d'adapter leurs modalités d'attachement lors des situations de stress relationnel. S'ils ont internalisé des expériences sécurisées vis-à-vis des parents, telle restructuration adaptative serait plus probable de se concrétiser au sein du couple. En revanche, ceux qui ont internalisé des expériences insécurisées auraient tendance à répéter les modalités d'attachement appris dans la relation avec les parents, car la capacité des individus insécurisés de réactualiser leurs modalités d'attachement serait plus diminuée.
En fait, il est connu dans la documentation scientifique que, lors de situations de stress relationnel, l'internalisation de la sécurité assume un rôle important dans la maîtrise du stress, grâce à la flexibilité psychologique associée à cet état sécurisé. Par exemple, Mikulincer et Florian (1995), Mikulincer et Shaver (2005), Diamond, Hicks et Otter-Henderson (2008) et Miljkovitch (2009), ont vérifié que des expériences précoces d'insécurité de l'attachement sont fortement associées à des difficultés pour faire face aux situations de stress relationnel dû à une difficulté d'évaluation des implications du stress dans la relation. Pour ces auteurs, plus sécure est l'ensemble de représentations internalisé, plus flexible est la constitution psychologique de l'individu et, alors, plus efficaces sont les stratégies choisies pour faire face aux stress relationnel. Finalement, un autre facteur propice à la restructuration des MIOs s'agit des références passées d'expériences amoureuses. Andersen, Reznik et Manzella (1996) ont vérifié que le développement d'un lien amoureux est plus probable de se former lorsque l'évaluation de ce lien est similaire à l'évaluation positive retenue d'autre expérience relationnelle passée. Baum et Andersen (1999) ont indiqué que, dans ce cas, la relation avec les parents semble avoir un poids dans cette dynamique. Les auteurs ont vérifié que lorsque les comportements du partenaire amoureux sont inconciliables aux comportements des parents, il y a une tendance à présenter des comportements que minent, inconsciemment, la relation romantique. Brumbaugh et Fraley (2006) s'ont d'accord avec ces auteurs et ont affirmé encore qu'il est possible trouver, entre certains individus, une tendance à cibler des potentiels partenaires qui ressembleraient à un partenaire passé selon leurs représentations d'attachement construites dans des relations amoureuses antérieures.
En somme, il s'attend que la dynamique psychologique dans les relations amoureuses des individus sécurisés se compasse plutôt sur un continuum comportemental que sur une rigidité de répertoire des actions et des pensées par rapport à ce qui a été internalisé à l'égard des expériences d'attachement- ce qui est d'accord au concept de flexibilité psychologique proposée par Hayes et al. (2004), et Wenzlaff et Wegner (2000). Pour ces auteurs, la flexibilité psychologique permet l'individu à faire face aux circonstances de stress en utilisant les recours qui les sont disponibles (y compris les ressources internalisés), en changeant leurs comportements dans la poursuite de l'homéostasie émotionnelle. De ce fait, la compréhension des représentations d'attachement et ses influences dans la dynamique psychologique des individus sont pertinentes parce qu'elles contribuent, au domaine clinique, à la prédiction des comportements d'attachement au sein du couple, à la prévention des troubles relationnelles et à la construction d'une plus satisfaisante relation amoureuse.
La plupart des études citées ici ont investigué les comportements d'attachement des participants lors des circonstances de stress (relationnel ou non-relationnel). Il se demande, néanmoins, comment les modalités d'attachement se présentent lors de l'absence et de la présence des situations de stress relationnel à partir des représentations d'attachement d'un seul individu. Il se demande quelles associations peut être vérifié par rapport à la continuité des modalités d'attachement à l'égard des parents et vis-à-vis des partenaires amoureux dans des circonstances de présence et d'absence de stress relationnel dans la relation amoureuse. À partir des études indiquées dans la révision de la littérature, l'hypothèse de cette étude est que, dans ces deux circonstances, les modalités d'attachement sont plus discontinues entre les figures d'attachement (parents, partenaire significatif du passé et partenaire actuel) lorsque les mesures de sécurité par rapport aux parents sont plus élevées.
Méthode
Les participants ont été recrutés selon les critères suivantes: 1) Etre engagé dans une relation amoureuse d'une durée d'un an, au moins ; 2) Avoir eu une relation amoureuse significative avant la relation actuelle, sans avoir vécu des conditions de contraintes (absence de stress relationnel) ; 3) Vivre actuellement des situations de séparations temporaires intermittentes (pour la composition d'un groupe qui vivait de stress relationnel) et 4) Ne pas vivre des situations de stress relationnel (comme des séparations, des risques de perte, de chômage, et de maladie chronique, pour la composition d'un groupe contrôle). La documentation scientifique indique que ces conditions affectent da sécurité du couple et leurs réponses au stress (Miljkovitch, 2001).
Participants
Les participants ont été recruté à partir d'une étude plus grande d'un totale de 153 participants. Nous avons choisi, de façon aléatoire, soixante participants pour cette étude. Trente composent le groupe contrôle et trente le groupe de séparations (m = 31,2 ans, écart-type = 3,4). Tous vivaient ensemble et le temps de relation était au minimum de six mois (m = 17,6 mois ; écart-type = 2,2). Les participants n'avaient pas d'enfants.
Instruments
Pour comprendre l'expérience d'attachement vis-à-vis des parents et des partenaires amoureuses, nous avons repéré les dimensions de sentiment de sécurité et d'usage des stratégies secondaires au niveau du système d'attachement. Ces deux dimensions ont été mesurées à l'aide de l'Attachment Multiple Model Interview - AMMI (Miljkovitch, 2009). Les questions de l'AMMI permettent d'évaluer le degré d'idéalisation de la relation, de colère, les stratégies d'attachement mises en œuvre et le regard critique des participants sur eux-mêmes, leurs parents et sur leurs partenaires. Pour cela, chaque participant a reçu un score de sécurité, un score de désactivation, un score d'hyperactivation, et un score de désorganisation vis-à-vis à chaque figure d'attachement. Les scores sont attribués à partir de l'échelle de codage.
L'échelle de sentiment de sécurité va de 0 à 8. Un score de 0 décrit une sécurité nulle, indiquant, par exemple, que le participant se sent totalement rejeté ou non accepté par la figure d'attachement même si les soins de base sont assurés. À l'inverse, un score de 8 décrit une sécurité totale, indiquant, par exemple, que le participant a le sentiment que les réponses de la figure d'attachement sont absolument adaptées à ses besoins. L'échelle de désactivation va de 0 à 8. La note 0 correspond à une absence d'inhibition du système d'attachement tandis que la note 8 indique une inhibition totale. L'inhibition totale s'exprime aussi bien à travers les comportements (le participant s'efface complètement dans la relation avec la figure d'attachement et/ou engendre des situations pour rompre la relation) qu'à travers les pensées (comme le déni de ses propres affects et besoins et/ou les actes inconscients qui renvoient à la rupture de la relation). L'échelle d'hyperactivation va de 0 à 8. La note 0 correspond à une absence d'hyperactivation et la note 8 correspond à une hyperactivation extrême : le participant développe des comportements de demande d'attention disproportionnée, dans la mesure où il ne peut exister aucune menace à la relation dans la réalité. Un seuil de sécurité importante peut s'établir lorsque l'individu présent une forte sécurité associée à une faible ou absente inhibition et hyperactivation du système d'attachement. Le score de désorganisation est calculé par l'équation (désactivation + hyperactivation) - valeur absolue de (désactivation - hyperactivation). L'accord inter-juges, selon la corrélation de Pearson, a été calculé et les résultats sont les suivantes: .53 (p < .001) pour la sécurité, .49 (p < .001) pour désactivation et .50 (p < .001) pour la hyperactivation. Cette étude n'a pas repéré la dimension de désorganisation des participants car il n'y avait aucune contradiction interne de modèles d'attachement.
Résultats
Afin de vérifier la continuité des modalités d'attachement par rapport aux figures d'attachement (parents, partenaires significatif du passé et partenaire actuel), nous avons fait, d'abord, une analyse descriptive des moyennes et, en suite une analyse de variances des moyennes des mesures trouvées à l'égard de la sécurité, de désactivation et de l'hyperactivation du système d'attachement pour chaque groupe de participants. Une élevée variabilité de réponses nous a obligé à exécuter des calcules statistiques non-paramétriques. Le graphique 1 présente les variations des moyennes, en comparant les résultats des individus qui n'ont pas vécu de stress relationnel (contrôle) et des individus qui ont vécu des séparations intermittentes (stress relationnel).
Tandis que chaque dimension d'attachement repérée dans le groupe contrôle se différentiait significativement (χ2 = 20,39, dl = 2, p = 0,000, pour la sécurité ; χ2 = 21,17, dl = 2, p =0,000, pour la désactivation et χ2 = 21,46, dl = 2, p =0,000, pour l'hyperactivation), celles repérées dans le groupe qui vivait des séparations intermittentes n'ont pas indiqué des différences significatives. Chez les participants du groupe contrôle, les mesures de sécurité indiquent une élévation vers une forte sécurité par rapport aux partenaires amoureux et une plus faible inhibition et hyperactivation du système d'attachement au fil du temps. En revanche, chez les participants du groupe qui vivait des séparations intermittentes, les mesures de la sécurité, de désactivation et d'hyperactivation du système d'attachement vis-à-vis des parents sont, statistiquement, presque au même niveau que celles vis-à-vis des partenaires amoureux. Dans ce dernier groupe, la mesure de sécurité à l'égard de parents est bien inférieure que la mesure rapportée par rapport les participants du groupe contrôle, dont les mesures de désactivation sont caractérisées comme fortes et les mesures d'hyperactivation du système d'attachement sont caractérisées comme modérées - ce qu'indique un seuil inférieur par rapport à la mesure de sécurité.
Afin de vérifier quelques nuances observées entre la relation entre les représentations d'attachement par rapport aux parents et aux partenaires amoureux, nous avons menée des corrélations entre les mesures repérées et les représentations d'attachement vis-à-vis aux pères et aux mères. Nous avons remarqué que la sécurité vis-à-vis à la mère s'associait fortement à la sécurité par rapport au partenaire significatif du passé (r = .47, p < .001, dans le groupe contrôle et r = .53, p < .001, dans le groupe qui vivait des séparations). L'AMMI nous permet de vérifier les représentations d'attachement des figures importantes indiquées par les participants (comme leurs deux parents). En comparant les scores entre leurs parents, aucune association n'a été remarquée par rapport à la figure du père. Ces associations ne deviennent guère visibles par rapport au partenaire actuel entre les participants du groupe contrôle, mais continue assez significative entre les participants du groupe qui vivait du stress (r = .42, p < .001). Le même a été vérifié en ce qui concerne la relation entre les mesures de sécurité par rapport au partenaire significatif passé et le partenaire actuel (r = .52, p < .001). Si aucune association significative n'a pas été trouvée entre les stratégies secondaires (désactivation et hyperactivation du système d'attachement) des figures d'attachement des participants du groupe contrôle, des associations très significatives ont été trouvées par rapport les figures d'attachement de l'autre groupe (pour l'inhibition, r = .46, p < .001, dans la relation mère et partenaire passé et r = .40, p < .001, dans la relation mère et partenaire actuel. Pour l'hyperactivation, r = .51, p < .001, dans la relation mère et partenaire passé et r = .43, p < .001, dans la relation mère et partenaire actuel).
Discussion
Il a été vérifié, entre les participants du groupe contrôle, des différences systématiques entre les mesures de d'attachement par rapport aux figures d'attachements, malgré une association importante aie eu vérifiée entre la figure de la mère et le partenaire passé. Selon Miljkovitch (2009), cela peut s'expliquer par deux voies : d'abord, le niveau de symétrie relationnel dans les relations amoureuses a tendance à augmenter à la mesure que les expériences amoureuses se diversifient - ce qui suggère une augmentation de la sécurité d'attachement et la diminution du besoin de preuves sur la pérennité de la relation ou de la nécessité de bloquer l'expression des sentiments pour garantir cette pérennité. D'autre explication nous remet à l'hypothèse que, entre les individus du groupe contrôle, il existe une plus grande ouverture pour la reformulation du système d'attachement à la mesure que la vie affective devient plus mûre et diversifiée. Pour Mikulincer et Shaver (2005), la sécurité d'attachement peut aboutir à une plus grande capacité pour évaluer la relation affective, mesurer les affects et mettre en place des décisions qui favorisent le maintien de la relation, même si cela oblige une reformulation des façons de penser et d'agir vers l'autre.
Pour ce qui est de la dynamique relationnelle chez les individus que vivaient du stress dans la relation, il semble que l'insécurité d'attachement internalisée dès l'expérience d'attachement avec les parents ne favorise pas cette flexibilité. Il peut vérifier que les mesures de l'hyperactivation du système d'attachement sont modérées, indiquant que, dans les circonstances de stress relationnel, l'individu ne fait pas de demande d'attention explicite, mais il tente d'amadouer l'autre et se présent comme quelqu'un qui a besoin d'attention (Miljkovitch, 2009). D'ailleurs, tandis que la sécurité n'a pas souffert une augmentation significative au fil du temps, la désactivation du système d'attachement devient plus accentuée. Telle élévation serait probablement associée à la détresse vécue à cause des séparations intermittentes. Miljkovitch (2009) a vérifié que, parfois, des couples ont tendance à répondre au stress relationnel avec des stratégies de désactivation du système d'attachement pour faire face à la détresse dans la relation selon deux perspectives : d'abord, pour maintenir la relation et minimiser le dégâts d'une confrontation, les individus s'adaptent à la situation, même si cela implique répondre vis-à-vis de l'insécurité du partenaire (ce qui suggère une flexibilité psychologique importante).
D'autre perspective s'agit de la persévération des mécanismes défensifs appris dans les relations d'attachement avec les parents qui sont mis en œuvre pour faire face au stress (ce qui suggère une faible ou absente flexibilité psychologique). Cela est d'accord avec les propositions de Bowlby (1969,1988) sur les réponses au stress présentées par des enfants que peuvent se transposer, dans certains cas, jusqu'à dynamique relationnelle adulte, comme Diamond, Hicks et Otter-Henderson (2008), Zayas, Mischel, Shoda et Aber (2011), puis Pascuzzo, Cyr, Moss et Lecompte (2011) et Pascuzzo, Moss et Cyr (2015), ont pu aussi vérifier. Comme les mesures de sécurité des individus qui vivaient des séparations étaient au-dessous du seuil de sécurité, il semble que la deuxième perspective explique la relative élévation des mesures de desactivation d'attachement vers le partenaire actuel.
Il a été remarqué également que plus sécure était l'attachement internalisée par rapport à la mère, plus sécure était l'attachement internalisée par rapport aux partenaires amoureux. Cette remarque suggère que la relation d'attachement avec le partenaire significatif du passé a été balisée par les représentations d'attachements retenus de l'expérience d'attachement avec la mère. La documentation scientifique soutienne telle association (Bacro & Florin, 2009 ; Cohin & Miljkovitch, 2007 ; Cyrulnik, Delage & Blein, 2007). Les premières relations significatives ont tendance à répéter le modèle d'attachement vécu avec la figure de la mère (ou la personne substitute), car, soit la relation avec la mère devient la première référence affective internalisée et récupérée lors des relations amoureuses (Cohin & Miljkovitch, 2007 ; Cyrulnik, Delage & Blein, 2007); soit parce que la relation vécue avec la mère était plus proche et plus présente que celle vécue avec le père que, en plusieurs cultures et sociétés, est caractéristiquement plus distante et/ou plus instrumentale que proche affectivement (Bacro & Florin, 2009).
L'absence d'association, chez le groupe contrôle, par rapport le partenaire actuel suggère un autre aspect. Il s'agit que les références d'attachement avec la mère ne balisent pas la relation conjugale, soit car la relation avec le partenaire devienne plus symétrique que la relation parentale, soit parce que telle symétrie permet que la relation d'attachement soit reformulée selon la dynamique de la relation amoureuse. En revanche, chez les individus qui vivaient stress dans la relation, cette association indique une persévération de ces représentations vers la relation conjugale. Cela suggère soit une asymétrie de la dynamique de la relation au sein du couple, soit une plus grande rigidité psychologique que peut abouti à une résistance à intégrer des nouvelles représentations d'attachement et d'adapter des nouveaux modèles d'engagement (Andersen, Reznik & Manzella, 1996; Mikulincer & Shaver, 2005).
D'après Mikulincer et Florian (1995) il est possible que l'état de stress relationnel favorise la prise des stratégies de détachement pour faire face aux circonstances de séparations intermittentes. Pour Mikulincer et Shaver (2005) ont vérifié, par exemple, que la prise de distance est une modalité d'engagement vérifiable entre les individus insécurisés dont le modèle d'attachement est détaché - selon le système de Miljkovitch (2009), ayant un faible ou modéré état de sécurité associé à un fort ou total état d'inhibition du système d'attachement. En fait, l'insécurité précoce favoriserait à la continuité des modèles d'attachement vécus avec les parents, car la capacité d'évaluer les implications du stress et les reformulations nécessaires pour en faire face est diminuée entre ces individus - ce que suggère une action prédominante des mécanismes défensifs que maintient une faiblesse de la capacité de flexibilité psychologique.
Conclusions
Chez le groupe qui vivait des séparations intermittentes, les stratégies de désactivation des pensées et des actes par rapport à l'attachement vis-à-vis des partenaires semblent influencées par l'expérience d'attachement vis-à-vis de la mère. Ceci peut indiquer qu'entre les participants du groupe qui vivait de stress relationnel, lorsque la sécurité d'attachement dans la relation amoureuse est compromise, les signes de l'insécurité renvoient à l'expérience affective vis-à-vis de la mère - ce qui explique pourquoi les mesures de sécurité et des stratégies secondaires sont relativement stables entre les différentes figures d'attachement.
Il est indiqué dans la documentation scientifique que les relations amoureuses sont plus symétriques que les relations avec les parents. Il a été perçu qu'à mesure que le sentiment de sécurité augmente, les participants ont le sentiment de vivre à une relation plus symétrique et, alors, plus ouverte pour l'expression de leurs émotions et leurs besoins. Ceci peut expliquer pourquoi les scores d'inhibition et d'hyperactivation déclinent au cours des expériences amoureuses chez les individus du groupe contrôle. D'ailleurs, dans ce groupe, la sécurité d'attachement dans les relations amoureuses semble stable rétrospectivement, mais discontinues. Ceci indique que la sécurité d'attachement vis-à-vis du partenaire actuel était associée au niveau de la sécurité vis-à-vis du partenaire du passé. L'explication pour cette association peut s'accrocher au fait que les participants développent un niveau croissant de confiance dans leurs relations à mesure que les expériences amoureuses vécues ont été satisfaisantes (le contraire semble également vérifiable). Cependant, dans notre échantillon, l'expérience d'attachement avec la mère semble avoir un rôle décisif dans la première relation significative. Ces remarques peuvent indiquer que les modalités d'attachement sont plus discontinues entre les individus dont les mesures de sécurité sont plus élevées par rapport leurs parents (comme ceux du groupe contrôle). La continuité de ces modèles d'attachement entre les participants du groupe qui vivait des séparations (plus insécurisés) confirme l'hypothèse de cette étude.
Au niveau clinique, l'hypothèse décrit dans cette étude soutienne que la dynamique de la relation conjugale peut s'associer aux comportements et représentations d'attachement mis en place lors de l'expérience de l'enfance. Si d'une part, la compréhension de cette association permet de prévoir et d'identifier d'éventuels problèmes et les stratégies défaillantes au sein de la relation conjugale en fonction d'expériences d'insécurité vécue avec les parents ; d'autre part, cela permet d'identifier les représentations qui doivent être travaillées et réélaborées dans le processus thérapeutique.
Néanmoins, cette recherche présente quelques limites, principalement, par rapport les caractéristiques de la population : le nombre de participants a limité le pouvoir de généralisation des résultats trouvés. En deuxième, les données ont été traitées sans différenciation de sexe. Ainsi, il n'a pas été possible vérifié s'il existait une influence du sexe des participants par rapport à la condition de stabilité rencontrée. En outre, il faudrait comparer les mêmes variables par rapport à leurs autres anciens partenaires pour se certifier sur l'influence de leurs représentations d'attachement sur les représentations des participants pour, ensuite, les analyser vis-à-vis de celles des parents. Il y a toujours la possibilité que les relations antérieures considérées non-significatives avaient également influencé les modèles d'attachement des participants.
D'autre limite s'agit du fait que le concept de flexibilité psychologique n'a pas été empiriquement mesuré. Des études futures dans ce domaine devront combler cette lacune. En quatrième, la plupart des participants que vivaient des séparations intermittentes ont présenté un modèle d'attachement plutôt caractérisé comme modérément inhibé. Dans cette condition, l'interférence de mécanismes défensifs peut produire des discours biaisés. Une analyse qualitative entre les récits serait, alors, indiquée pour évaluer telle possibilité. Également, les conditions de séparation vis-à-vis des partenaires actuelles auraient influencé les représentations par rapport aux partenaires antérieurs rétrospectivement. Il n'a pas été possible vérifier l'influence de ces circonstances dans les représentations d'attachement des participants. Une étude sur les stratégies pour face au stress est en train d'être élaborée, avec ces mêmes participants, afin de pallier cette limite, mais d'autres études sont nécessaires en utilisant un échantillon plus grand.
Finalement, est-ce que tous les participants du groupe contrôle sont sécurisés ? Pas forcément. Nous avons pu vérifier que quelques participants insécurisés qui ont continué à présenter un état d'insécurité d'attachement ; mais, nous avons également remarqué qu'il y avait, entre ces participants, le développement d'un état de sécurité représentationnelle : ces participants pouvaient rapporter, d'après leurs discours, leurs expériences d'attachement positives et négatives librement et ils pouvaient les analyser de façon critique et repenser ces expériences malgré les représentations insécurisées. Selon Fonagy (1994) cette capacité est aussi un signe de flexibilité psychologique et bien caractérise l'état mental des individus sécurisés. Il faudrait donc associer, lors des recherches futures, les mesures d'attachement, des réponses au stress relationnel et les mesures de flexibilité psychologique pour que nos hypothèses puissent se vérifier de façon plus évidentes.
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Endereço para correspondência:
Dilcio Dantas Guedes
Email: dguedes@sherbourne.on.ca
Patricia Carvalho Moreira.
Email: patriciamoreirapsi1@hotmail.com
Recebido em: 16/06/2016
Revisado em: 29/09/2018
Aceito em: 22/02/2019
Publicado online: 11/07/2019